Différentes manières permettent l’apprentissage d’un métier. Parmi celles-ci, il y a le compagnonnage (COMPAGNONS DU TOUR DE FRANCE DES DEVOIRS UNIS) qui, au-delà de la formation professionnelle, vise également une assurance mutuelle entre les ouvriers membres de l’association, ainsi qu’une moralisation. De quoi s’agit-il réellement ?
Le compagnonnage, c’est quoi ?
A part désigner l’association d’ouvriers en elle-même, le compagnonnage se définit par le temps pendant lequel un ouvrier ayant terminé son apprentissage doit travailler en tant que compagnon chez un maître avant de devenir lui-même maître. Auparavant, il lui faut alors suivre un apprentissage à travers la célèbre « Tour de France » par lequel on « identifie » cette branche du mouvement des ouvriers français. Pendant cette « Tour de France », l’apprenti est appelé « Aspirant ». Son apprentissage s’achève par la réalisation de ce que les compagnons appellent « Chef-d’œuvre » ou « Travail de réception », la réception étant une cérémonie pendant laquelle l’Aspirant est élevé en Compagnon.
Le mode d’apprentissage en compagnonnage
Dans le compagnonnage, l’apprentissage s’effectue à travers deux voies. D’une part, il y a l’aspect pédagogique qui concerne le métier à apprendre, aux côtés de ceux qui sont appelés les « Anciens », transmettant à l’Aspirant leurs propres savoirs et savoir-faire. D’autre part, il y a l’aspect initiatique pouvant se faire de manière formelle ou non formelle. Dans la première, il s’agit essentiellement des rites d’initiation. Dans la deuxième, l’initiation se fait notamment à travers les « causeries », pendant lesquelles sont abordées l’histoire du compagnonnage, ses légendes, l’explication de ses symboles…
Notons que les métiers du compagnonnage sont très vastes, allant du boulanger au carrossier, en passant par le forgeron, l’horloger, le peintre, le photographe, le tailleur de pierre, le paysagiste, et bien d’autres encore.
Les maisons collectives d’hébergement des apprentis
Le compagnonnage s’effectue en grande partie dans des maisons collectives, dénommées « maisons », « sièges » ou « cayennes » en fonction des groupements compagnonniques et des corps de métier. Leurs tailles mais également leur organisation peuvent varier. A part fournir l’hébergement des apprentis et des itinérants, ces maisons collectives font lieu de salles de cours pour les enseignements théoriques, d’ateliers de pratique, d’espaces culturels, de centres de documentation (spécialisés et généralistes), ainsi que de lieux d’exposition des « Chef-d’œuvre ».
Il faut savoir qu’il y a trois institutions de compagnonnage en France : l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir Tour de France, la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment des Compagnons des Devoirs du Tour de France, et l’Union Compagnonnique des Devoirs Unis.